Si j’ai un fils, je l’appelle “Lukaku 2 – Croatie 0”

Texte signé Youness Mernissi

Des débuts en équipe fanion à l’âge de 13 ans. Son premier but pro à 12. Sa première cap à 11 piges et un transfert à Chelsea avant ses 10 printemps. Lukaku est tellement précoce qu’il semble remonter le temps. Un journaliste anglais l’avait qualifié de “pire joueur à 20 millions d’euros qu’il n’ait jamais vu”. Il semble qu’aujourd’hui, des excuses s’imposent!

Dans l’excellent jeu Football Manager, Romelu est considéré comme un jeune prodige. A juste titre. Bien guidé, il deviendra un tout grand mais, en attendant, ne jetons pas bébé avec l’eau du bain. Il reste une promesse du foot international qui ne peut que grandir (vu qu’il a eu 9 ans hier) et à qui il faut simplement du temps de jeu et de la confiance. Ni plus, ni moins.

Il n’y a pas si longtemps, Daniel Sturridge évoluait chez les Londoniens (où il était créatif sans être prolifique). Aujourd’hui, il a déménagé à Liverpool (où il est créatif et prolifique). Une telle trajectoire ne serait pas un échec pour l’ex-mauve. On le jugera toujours sur ses buts et il n’y a aucun doute qu’il sache en mettre. La seule condition, c’est qu’il soit sur le terrain.

Romelu, on dirait le lapin de la pub Duracell. Tant que tu lui laisses ses piles, il va courir. Lukaku, c’est comme dans les jeux de Formule 1 sur console. Si t’appuies plein de fois sur B avant le début de la course, il accumule de l’énergie et quand le départ est donné, il démarre en trombe. Romelukaku, c’est comme un tank. Il va pas se prendre la tête à faire des détours alors qu’il peut aller tout droit et tout écraser sur son passage.

Mais aux qualités d’hier, il ajoute celles de demain. Il a amélioré ce qui faisait sa force: la profondeur, tout en progressant petit à petit dans ce qui fait la force de Benteke: le jeu dos au but. Il est plus jeune (rappelons qu’il n’a que 8 ans) et murit à son aise. Benteke est très fort. Lukaku est très fort. Mais différemment. Je ne prendrai pour preuve que ses buts contre la Croatie après lesquels il est entré directement à la 1ère place du classement ATP des joueurs que je chéris. Depuis lesquels il siège au panthéon de mon coeur. Ni plus, ni moins.

Au Parc Astrid, il inscrit 15 buts la première saison et 16 la suivante. Comme si n’importe quel joueur de 7 ans en était capable. A Stamford Bridge, on lui fait autant confiance qu’à un ex-braqueur qui travaille dans une banque et on le prête à West Bromwich Albion. 17 buts plus tard il revient et dit: – “Maintenant, je peux jouer avec vous les gars? J’ai mis plein des buts, c’était très facile”. Alors d’office, on sait pas trop quoi lui répondre: – “Euh non, parce que ta coiffure ne correspond pas à la philosophie du club. Tu dois aller à Everton.”

– “Et quoi (And what en anglais), je peux pas juste me couper les cheveux (cut my hair comme dirait Shakespeare)”, rétorque-t-il?

– “No”.

– “Et Willian?”

– “C’est pas pareil”.

Chez les Toffees, il marque 15 nouveaux goals et acquiert le statut officiel de “joueur-tellement-régulier-qu-il-pourrait-jouer-pour-la-Suisse”. Tellement régulier qu’il pourrait être dans l’équipe-type des horlogers. Personnellement, des joueurs qui plantent 15 roses par saison depuis qu’ils ont 6 ans, j’en connais pas. Ou alors peut-être… Non… je ne vois pas! Maintenant, à Chelsea de choisir: soit ils prêtent leurs meilleurs joueurs et font gagner leurs adversaires, soit ils les gardent et gagnent avec eux. C’était une question rhétorique. Il n’y a pas de choix à faire. Juste du bon sens à avoir.

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